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Introduction : Politique et sciences politiques Le mot politique vient du grec polis, qui désigne la cité, et signifie donc tout ce qui concerne l’organisation et le gouvernement de la société. Aujourd’hui, on peut comprendre la politique de différentes manières : elle peut désigner l’activité politique elle-même, les institutions, ou encore l’action de l’État dans différents domaines. En anglais, on distingue trois notions importantes : • Politics : l’activité politique, la compétition pour le pouvoir. • Polity : les structures et régimes politiques, l’organisation institutionnelle. • Policy : les actions concrètes de l’État dans différents domaines (éducation, environnement, défense, etc.). Autrefois, on parlait de sciences politiques, mais le terme s’est stabilisé au singulier. • Politistes : chercheurs qui étudient scientifiquement la politique. • Politologues : souvent médiatiques, ils commentent plus qu’ils n’étudient. ⸻ I. Qu’est-ce que le politique ? Définir la politique est complexe : elle peut être comprise de plusieurs façons : 1. Définition conceptuelle et philosophique : • Pour Jean Baudouin, Aristote donnait un sens « noble » à la politique : elle élève la société. L’activité politique peut aussi être perçue comme dégradante selon le contexte. • Philippe Breaud distingue le politique (les institutions) de la politique (l’activité et les pratiques). 2. Critères subjectifs et objectifs (Jean Leca) : • Certaines choses sont naturellement politiques (élections, lois). • D’autres deviennent politiques selon le contexte ou la perception des acteurs (manifestations, contestations sociales). => Tout peut devenir politique selon les circonstances. 3. Définition par fonction : • La politique organise la société et utilise des ressources pour gérer la population (par exemple, les documents d’identité). • Elle fixe un cadre pour la vie sociale. 4. Définition subjective : • La politique varie selon les régimes et les cultures. • Il n’y a pas de modèle universel, mais différentes manières de répartir le pouvoir et d’organiser le travail politique (Durkheim parle d’une « division du travail politique »). 5. Autonomisation du politique : Historiquement, la politique est devenue une activité distincte de la société et des autres domaines (morale, religion, économie). • Grèce antique : la polis, lieu de citoyenneté et d’idéal communautaire. • Machiavel : La politique suit ses propres règles. Le souverain doit préserver l’État, même en agissant parfois contre la morale. • Compétition politique moderne : apparition d’un espace politique ouvert à tous, par exemple via les élections. ⸻ II. La science politique comme discipline La science politique étudie la politique de façon scientifique : elle analyse les institutions, les pratiques, le pouvoir et les acteurs. Elle cherche à comprendre la manière dont le pouvoir est organisé, exercé et contesté dans la société. Elle se distingue des simples commentaires médiatiques par son approche rigoureuse, basée sur l’observation, l’analyse et la comparaison. ⸻ III. Les objets de la science politique Les objets d’étude sont variés : • Les institutions (parlement, gouvernement, partis politiques). • Les acteurs (citoyens, politiciens, mouvements sociaux). • Les processus (élections, débats, négociations). • Les politiques publiques (mesures concrètes prises par l’État). La science politique s’intéresse aussi aux contextes sociaux et économiques qui influencent le pouvoir et les décisions politiques. ⸻ V. Les méthodes de la science politique Pour étudier la politique, les politistes utilisent différentes méthodes : • Analyse comparative : comparer les régimes, les élections ou les partis. • Enquêtes et sondages : comprendre les comportements et opinions des citoyens. • Analyse historique : étudier l’évolution des institutions et des pratiques. • Observation directe : suivre les acteurs et leurs interactions dans la vie politique. Ces méthodes permettent de transformer des observations concrètes en connaissances scientifiques sur le politique. ⸻ VI. La question des valeurs La politique et la science politique sont liées aux valeurs : • Les sociétés sont plurielles, avec des visions et intérêts différents. • La politique doit gérer cette diversité, la représenter et la réguler (Arendt). • Max Weber insiste sur le pouvoir comme relation sociale dans des structures hiérarchiques (économiques, sociales, raciales). • La science politique vise la compréhension objective, tandis que la politique implique souvent une prise de position selon des valeurs (éthique de conviction vs éthique de responsabilité). ⸻ Résumé global • La politique désigne à la fois l’organisation du pouvoir et l’activité pour l’exercer. • La science politique étudie ces phénomènes avec méthode, en s’appuyant sur des analyses rigoureuses. • Les objets de la science politique vont des institutions aux citoyens, en passant par les processus et les politiques publiques. • Elle prend en compte la diversité des régimes, des sociétés et des valeurs. • L’autonomisation de la politique montre qu’elle suit ses propres règles, distinctes de la morale ou de la religion. La science politique comme discipline La science politique est l’étude scientifique des phénomènes politiques, mais elle a dû se construire et se distinguer d’autres disciplines comme le droit, la philosophie ou la sociologie. Son évolution montre qu’elle n’a pas toujours été considérée comme une discipline à part entière. ⸻ 1. Définition et objets d’étude L’Association internationale de science politique (IPSA), créée en 1949, définit quatre grands objets de recherche : 1. La théorie politique : les concepts et les idées qui structurent la politique (liberté, démocratie, pouvoir…). 2. Les institutions politiques : gouvernements, administrations, parlements, etc. 3. Les organisations politiques : partis politiques, syndicats, associations, société civile. 4. Les relations internationales : interactions entre États et acteurs internationaux. En résumé, la science politique ne se limite pas aux gouvernements ou aux élections : elle étudie aussi les acteurs et les concepts qui façonnent la vie politique. ⸻ 2. Le problème de la division du travail disciplinaire • Les frontières entre disciplines sont souvent artificielles (comme le disait Auguste Comte). • Le terme discipline est récent : il ne s’agit pas seulement d’un savoir, mais d’une pratique « incarnée » par des chercheurs et institutions. Il existe donc une lutte pour la reconnaissance de la science politique dans différents pays. ⸻ 3. Les luttes pour la reconnaissance de la science politique En France : • Émile Boutmy fonde en 1872 l’École libre des sciences politiques (ancêtre de Sciences Po). • La science politique croise alors le droit, et se distingue progressivement grâce à un rapprochement avec la sociologie. Au Royaume-Uni : • British Political Studies Association (1950). • Concurrence entre universités : Oxford et London School of Economics. • Harold Laski est un pionnier de la théorie politique. En Italie : • Gaetano Mosca publie Elementi di scienza politica dès 1836. • Noberto Bobbio, Bruno Leoni et Giovanni Sartori sont les figures majeures de la science politique italienne. ⸻ 4. Les obstacles à l’autonomie de la science politique 1. La philosophie politique : • La philosophie est spéculative et prescriptive (elle fait des recommandations). • La science politique est interprétative et expérimentale (elle cherche à comprendre le fonctionnement réel de la politique). 2. La sociologie : • Sociologues comme Durkheim s’intéressent à la société civile mais ne réfléchissent pas globalement à l’activité politique. 3. Le droit public : • Influence intellectuelle : le droit voit la science politique comme un ensemble de règles et normes. • Influence institutionnelle : l’étude est centrée sur les institutions (parlements, administrations) qui créent ces règles. ⸻ 5. L’émancipation de la science politique Dimension personnelle : • André Siegfried : analyse du vote selon la géographie (zones urbaines, rurales). • Raymond Aron : relations internationales, analyse de la guerre froide et de la dissuasion nucléaire. • Maurice Duverger : étude autonome des partis politiques (1951). Dimension collective : • 1945 : création de l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po). • 1954 : premiers cours de science politique dans les licences de droit. • La « corporisation » : recrutement de professeurs spécialisés pour la discipline. ⸻ Résumé La science politique : • Étudie les institutions, acteurs, concepts et relations internationales. • A dû se distinguer de la philosophie, de la sociologie et du droit. • S’est construite progressivement grâce à des figures individuelles et des institutions comme Sciences Po. • Aujourd’hui, elle est une discipline scientifique autonome avec ses méthodes et objets d’étude propres. III. Les objets de la science politique La science politique étudie différents aspects de la vie politique. Selon les courants et les périodes, elle peut être vue sous plusieurs angles : 1. Une science de l’État ? • Historiquement, la science politique a été associée à l’étude de l’État (stalogie), un retour au concept grec de polis. • L’État est une entité « visible » avec des institutions clairement identifiables. • Limites de cette vision : • L’État est récent dans l’histoire, mais la politique existait déjà (ex. Palestine). • L’État ne monopolise pas totalement la politique : les médias ou les acteurs religieux peuvent influencer le pouvoir. • Le contrôle par la contrainte n’est pas absolu. En résumé, considérer la science politique uniquement comme étude de l’État est restrictif.

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